Quand le corps devient une prison : comprendre l’obsession sportive
Introduction : quand l’activité sportive cesse d’être saine
Le sport est bénéfique… jusqu’à ce qu’il devienne une obligation intérieure, une fuite, une compulsion.
La bigorexie — ou addiction à l’exercice physique — touche :
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les sportifs d’endurance (marathon, trail, triathlon),
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les pratiquants de musculation,
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les adeptes du fitness intense,
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et de plus en plus, des personnes cherchant à compenser un vide émotionnel.
Ce n’est pas un simple “excès de motivation”.
C’est une addiction comportementale, souvent méconnue, mais très douloureuse.
Qu’est-ce que la bigorexie ?
La bigorexie se caractérise par :
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un besoin compulsif de faire du sport,
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une augmentation progressive de l’intensité pour ressentir les mêmes effets,
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l’impossibilité d’arrêter malgré les blessures ou la fatigue,
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une culpabilité extrême lorsqu’une séance est manquée.
Le sport devient un médicament pour apaiser :
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anxiété,
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stress,
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sentiment d’insuffisance,
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vide intérieur,
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manque d’estime de soi.
Les mécanismes qui rendent accro au sport
1. L’addiction hormonale
Chaque séance libère :
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endorphines (plaisir, euphorie),
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dopamine (motivation, récompense),
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adrénaline (stimulation).
Le cerveau finit par réclamer sa dose.
2. Le perfectionnisme destructeur
La personne bigorexique développe :
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une exigence irréaliste envers elle-même,
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une obsession du résultat,
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la peur permanente de ne pas être “assez bien”.
Le sport devient alors un refuge, mais aussi
un juge intérieur sévère.
3. La fuite émotionnelle
L’exercice intense sert souvent à éviter de ressentir :
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solitude,
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mal-être,
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conflits,
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peurs,
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passé douloureux.
Pendant l’effort, toutes ces émotions disparaissent.
C’est une forme de dissociation.
4. Le besoin de contrôle
Plus la personne se sent confuse ou vulnérable, plus elle contrôle :
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son corps,
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son alimentation,
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ses performances,
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ses routines sportives.
Comme toute addiction, c’est une tentative
de reprendre le pouvoir sur une vie intérieure instable.
Les conséquences de la bigorexie
Physiques :
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blessures répétées
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état de fatigue chronique
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troubles cardiaques
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surentraînement
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perturbations hormonales
Psychologiques :
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irritabilité
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obsession permanente du sport
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perte d’intérêt pour la vie sociale
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anxiété et culpabilité quand l’entraînement est impossible
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image corporelle déformée
Émotionnelles :
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honte, colère, auto-dévalorisation
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état de manque lorsqu’on ne peut pas s'entraîner
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pression interne écrasante
Comment l’hypnose aide à sortir de la bigorexie
L’hypnose agit non pas sur l’entraînement, mais sur la charge émotionnelle qui l’alimente.
1. Réduire l’obsession et le besoin compulsif
- Désactiver la boucle “stress → entraînement obligatoire → soulagement”.
2. Restaurer la relation au corps
- Reconnaître les sensations, les besoins, les limites.
3. Réparer les blessures émotionnelles
Beaucoup de bigorexiques portent :
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un rejet de soi,
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une quête de perfection irréalisable,
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une dépendance à la performance.
L’hypnose reconnecte au soi profond, pas à l’image idéale.
4. Reprogrammer l’estime de soi
Retrouver une identité qui ne dépend plus :
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du physique,
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des performances,
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de l’approbation des autres.
5. Sortir du schéma d’auto-sabotage
Comprendre pourquoi la personne se surmène au point de se blesser.
Conclusion
La bigorexie n’est pas du sport excessif :
c’est un appel intérieur, un moyen de survivre à une douleur non exprimée.
Le travail thérapeutique permet de :
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retrouver un rapport sain au corps,
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apaiser l’esprit,
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reconstruire l’équilibre,
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redonner une place aux autres aspects de la vie.
L’hypnose offre un chemin pour se libérer de la pression intérieure, et réapprendre à être, plutôt qu’à performer.