Addictions & Traumatismes : quand le corps cherche à survivre au passé
On croit souvent que l’addiction est un excès.
En réalité, elle est très souvent une réponse de survie à un choc ancien.
Le traumatisme ne disparaît pas avec le temps.
Il s’inscrit dans le corps, dans le système nerveux, dans l’inconscient…
et l’addiction devient parfois le seul moyen trouvé pour ne plus ressentir l’insupportable.
Qu’est-ce qu’un traumatisme, réellement ?
Un traumatisme n’est pas seulement un événement grave.
C’est surtout un événement qui a dépassé les capacités d’intégration émotionnelle de la personne.
Il peut s’agir :
-
d’un accident
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d’une agression
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d’un abandon brutal
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d’une enfance insécurisée
-
de violences psychologiques
-
de chocs répétés
ou même d’un climat émotionnel instable constant
Le traumatisme n’est pas ce qui s’est passé.
C’est ce que le système nerveux n’a pas pu digérer.
CONSEIL DU THÉRAPEUTE
Quand un comportement est extrême,
c’est souvent qu’il protège d’une douleur extrême.
Le traumatisme ne disparaît pas : il se déplace
Lorsqu’un choc n’est pas intégré :
-
il ne s’efface pas,
-
il ne se “range” pas tout seul,
-
il ne devient pas un simple souvenir.
Il reste actif dans le présent, sous forme de :
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hypervigilance
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dissociation
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anxiété chronique
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troubles du sommeil
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comportements compulsifs
-
addictions diverses
Le corps continue de réagir
comme si le danger était toujours là.
L’addiction comme anesthésie de la mémoire traumatique
L’addiction agit souvent comme :
-
un calmant émotionnel,
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un anesthésiant du système nerveux,
-
un coupe-circuit de la mémoire,
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un ralentisseur de la détresse.
Peu importe la forme :
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alcool
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cannabis
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médicaments
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sucre
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écrans
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sport excessif
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sexualité compulsive
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travail compulsif
Le point commun n’est pas le produit.
Le point commun, c’est l’effet recherché : ne plus ressentir.
LE SAVIEZ-VOUS
Le corps ne fait pas la différence
entre un traumatisme ancien et un danger actuel.
Pour lui, le temps n’existe pas.
Pourquoi certaines personnes deviennent-elles addictes après un choc… et d’autres non ?
Ce n’est pas l’événement qui crée l’addiction.
C’est :
-
l’âge au moment du choc,
-
le niveau de sécurité affective,
-
l’isolement émotionnel,
-
l’absence de soutien,
-
les traumatismes antérieurs.
Deux personnes peuvent vivre la même scène…
et développer des réponses totalement différentes.
MIROIR INTÉRIEUR
Si vous avez parfois l’impression de fuir sans savoir quoi,
ce n’est peut-être pas votre présent que vous évitez…
mais un passé encore actif dans votre corps.
Pourquoi la volonté échoue face au traumatisme
On peut vouloir arrêter de fumer.
On peut vouloir arrêter de boire.
On peut vouloir arrêter de manger compulsivement.
Mais si l’addiction sert à contenir une mémoire traumatique,
alors la supprimer brutalement peut être vécue comme un danger par l’inconscient.
C’est pourquoi certaines personnes :
-
rechutent violemment,
-
déplacent leur addiction,
-
développent des symptômes anxieux,
-
ou s’effondrent émotionnellement après l’arrêt.
Ce que permet le travail thérapeutique sur le traumatisme
Une approche profonde permet :
-
de sécuriser le système nerveux,
-
de désactiver l’hypervigilance,
-
d’intégrer la mémoire traumatique,
-
de séparer le passé du présent,
-
de restaurer un sentiment de sécurité intérieure.
Quand le traumatisme se calme,
l’addiction perd sa fonction de survie.
QUESTION CLÉ
Et si votre addiction avait été, à un moment de votre vie, la seule solution possible pour continuer à avancer ?
Ce que vous devez retenir
-
Le traumatisme ne disparaît pas seul
-
Il s’inscrit dans le corps et l’inconscient
-
L’addiction est souvent une réponse de protection
-
La volonté ne suffit pas face au trauma
-
La guérison passe par la sécurité, pas par la lutte
Pour aller plus loin dans la série « Transversalité & Interactions »
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