Beaucoup de personnes veulent aller mieux.
Elles ont compris, analysé, travaillé sur elles-mêmes.
Et pourtant, elles ont la sensation de ne pas avancer, voire de s’épuiser davantage.
Cette impression est fréquente.
Elle n’indique ni un manque de volonté ni un échec personnel,
mais souvent une pression intérieure invisible.
Vouloir aller mieux trop vite : une pression qui ne dit pas son nom
Vouloir aller mieux est légitime.
Mais ce désir peut progressivement devenir une exigence intérieure :
-
se demander pourquoi cela ne va pas plus vite
-
se juger de ressentir encore certaines émotions
-
vouloir “passer à autre chose” sans délai
Cette urgence crée une tension supplémentaire, parfois plus douloureuse que le problème initial.
CONSEIL DU THÉRAPEUTE
Vouloir aller mieux trop vite n’est pas une erreur.
C’est souvent une tentative sincère de ne plus souffrir,
qui finit par ajouter une contrainte intérieure.
Comprendre ne suffit pas toujours à changer
Beaucoup de personnes comprennent très bien leur fonctionnement.
Elles identifient l’origine de leurs réactions, de leurs peurs, de leurs blocages.
Mais le changement ne dépend pas uniquement de la compréhension.
Le décalage entre compréhension et transformation
Comprendre est un processus mental.
Changer implique aussi le corps, les émotions et les mécanismes de protection.
Ces dimensions ne changent pas sur commande.
CONSEIL DU COACH
Comprendre est une étape importante,
mais le changement profond commence souvent
là où l’on cesse de vouloir diriger le processus.
Le corps ne change pas sous la contrainte
Le corps fonctionne selon un principe simple : la sécurité.
Lorsque vous cherchez à :
-
calmer une émotion trop rapidement
-
dépasser une peur sans l’écouter
-
forcer un apaisement
le message reçu peut être :
« ce que je ressens n’est pas acceptable ».
Face à cela, le corps résiste ou se met davantage en alerte.
Derrière l’urgence d’aller mieux, un rejet parfois inconscient
Vouloir aller mieux trop vite peut traduire une difficulté à accueillir certaines parts de soi :
-
une émotion jugée excessive
-
une réaction jugée inappropriée
-
une fatigue jugée anormale
Ce qui est rejeté a tendance à persister.
CONSEIL DU THERAPEUTE
Une part de vous n’a pas besoin de disparaître
pour que vous alliez mieux.
Elle a souvent besoin d’être reconnue et sécurisée.
Ralentir n’est pas abandonner
Ralentir fait peur.
Cela peut donner l’impression de perdre du temps ou de régresser.
Pourtant, ralentir permet souvent :
-
de diminuer la pression intérieure
-
d’apaiser le système nerveux
-
de rendre les émotions plus traversables
Il ne s’agit pas d’arrêter le changement,
mais d’en modifier le rythme.
Ce qui se passe quand la pression diminue
Lorsque vous cessez de vouloir aller mieux à tout prix :
-
le corps se relâche progressivement
-
les émotions deviennent plus lisibles
-
les mécanismes perdent leur rigidité
-
la fatigue diminue
Le changement devient une conséquence naturelle.
CONSEIL DU THERAPEUTE
Le changement durable ne se produit pas sous la pression,
mais lorsque la sécurité intérieure devient suffisante.
Restaurer une sécurité intérieure pour permettre le changement
Vouloir aller mieux trop vite empêche souvent le changement
parce que la sécurité intérieure n’est pas encore installée.
Dans une approche intégrative :
-
la sécurité précède le changement
-
le rythme est respecté
-
la relation soutient le processus
C’est cette sécurité qui permet au système de relâcher ce qui n’est plus nécessaire.
Quand un accompagnement peut être utile
Un accompagnement peut être aidant si :
-
vous comprenez beaucoup mais restez bloqué(e)
-
vous vous mettez une forte pression pour aller mieux
-
vous vous sentez épuisé(e) par vos efforts
-
vous craignez de ne jamais y arriver autrement
L’objectif n’est pas d’aller plus vite,
mais de ne plus avoir besoin de forcer.
Pour aller plus loin
Pour approfondir :
-
Comment changer sans se forcer quand on est déjà épuisé(e)
-
Comment sortir de la lutte intérieure sans perdre le contrôle
-
Comment restaurer une sécurité intérieure durable
Pour découvrir l’approche globale :
Comment changer sans se violenter : une approche transversale, intégrative et holistique de l’accompagnement