Pour certaines personnes, changer ne provoque pas de soulagement immédiat.
Cela déclenche au contraire un malaise diffus, parfois une culpabilité difficile à nommer.
Comme si aller mieux revenait à trahir quelque chose ou quelqu’un.
Ce ressenti n’est pas irrationnel.
Il s’ancre souvent dans des loyautés profondes, invisibles mais actives.
Le sentiment de trahison n’est pas une résistance au changement
Lorsque le changement est vécu comme une trahison,
il ne s’agit pas d’un refus d’évoluer.
Il s’agit souvent d’un conflit intérieur entre :
-
le désir d’aller mieux
-
la fidélité à une histoire
-
l’appartenance à un système
-
la peur de rompre un équilibre ancien
CONSEIL DU THÉRAPEUTE
Si changer vous fait vous sentir coupable,
ce n’est pas parce que le changement est mauvais,
mais parce qu’il touche à des liens intérieurs fondamentaux.
Les loyautés invisibles : quand le passé continue d’agir
Les loyautés invisibles sont des attachements profonds, souvent inconscients,
à des figures, des valeurs ou des rôles issus du passé.
Elles peuvent prendre différentes formes :
-
rester fidèle à une souffrance partagée
-
ne pas dépasser ce qu’un proche n’a pas pu dépasser
-
maintenir une identité commune
-
préserver un équilibre familial fragile
Changer peut alors être vécu comme une rupture de contrat implicite.
Être fidèle à la souffrance plutôt qu’à soi
Dans certains systèmes,
aller mieux peut être perçu intérieurement comme :
-
abandonner ceux qui souffrent encore
-
renier une histoire commune
-
se désolidariser
La souffrance devient alors un lien.
CONSEIL DU COACH
La loyauté ne se mesure pas à la douleur partagée,
mais à la capacité de rester relié sans se sacrifier.
Pourquoi le système interne freine le changement
Le système psychique cherche la cohérence.
Il protège les liens, même anciens, même douloureux.
Changer peut activer :
-
la peur d’être rejeté(e)
-
la crainte de ne plus appartenir
-
l’angoisse de décevoir
-
la peur de devenir “différent(e)”
Ces freins ne sont pas des sabotages.
Ils sont des gardiens de l’appartenance.
Changer sans trahir : une autre lecture possible
Changer ne signifie pas :
-
renier son histoire
-
mépriser ce qui a été vécu
-
s’éloigner affectivement
Honorer sans rester prisonnier
Il est possible de :
-
reconnaître ce qui a été transmis
-
remercier ce qui a permis de tenir
-
garder le lien autrement
-
évoluer sans effacer
Le changement devient alors une transformation du lien,
pas une trahison.
CONSEIL DU THÉRAPEUTE
Se libérer ne veut pas dire tourner le dos.
Cela signifie souvent changer de place dans la relation.
Ce qui se passe quand la loyauté devient consciente
Lorsque la loyauté invisible est reconnue :
-
la culpabilité diminue
-
le conflit intérieur s’apaise
-
le changement devient plus fluide
-
l’identité se stabilise
Le système n’a plus besoin de bloquer.
La sécurité intérieure face à la peur de trahir
Changer sans se sentir coupable nécessite une sécurité intérieure suffisante.
Elle permet :
-
de tolérer le malaise transitoire
-
de rester relié(e) sans se sacrifier
-
de supporter la différence
-
d’assumer sa singularité
CONSEIL DU COACH
Vous pouvez rester en lien
sans rester au même endroit.
Quand un accompagnement devient nécessaire
Un accompagnement est souvent utile lorsque :
-
vous ressentez une culpabilité dès que vous allez mieux
-
vous avez peur de dépasser certaines personnes
-
vous vous sentez pris(e) entre fidélité et évolution
-
vous sabotez inconsciemment vos avancées
L’objectif n’est pas de rompre les liens,
mais de vous aider à évoluer sans vous sentir coupable d’exister autrement.
Pour aller plus loin
Pour approfondir :
-
Changer sans se perdre : comment rester soi en évoluant
-
Quand aller mieux crée de l’insécurité
-
Comment avancer sans rompre brutalement avec son histoire
Pour découvrir l’approche globale :
Comment changer sans se violenter : une approche transversale, intégrative et holistique de l’accompagnement