Beaucoup de personnes souhaitent se libérer de certains comportements :
le besoin de contrôler, l’évitement, la dépendance affective, la rigidité, l’hyperadaptation.
Elles les vivent comme des entraves.
Des automatismes qu’il faudrait dépasser pour enfin aller mieux.
Mais une question est rarement posée :
et si ces comportements avaient une fonction vitale, encore active aujourd’hui ?
Un comportement problématique n’apparaît jamais par hasard
Contrôle, évitement, dépendance ne sont pas des “défauts”.
Ce sont des réponses organisées face à une menace perçue.
À un moment donné, ces stratégies ont permis de :
-
réduire une angoisse intense
-
maintenir le lien
-
préserver une stabilité minimale
-
éviter une douleur jugée insupportable
Même si elles sont aujourd’hui coûteuses,
elles ont souvent été nécessaires.
CONSEIL DU THÉRAPEUTE
Avant de chercher à faire disparaître un comportement,
il est essentiel de
comprendre ce qu’il empêche de s’effondrer.
Le contrôle : tenter de rendre le monde prévisible
Le contrôle apparaît souvent lorsque l’imprévisible a été vécu comme dangereux.
Contrôler permet de :
-
anticiper
-
réduire l’incertitude
-
éviter la surprise émotionnelle
-
maintenir une illusion de maîtrise
Le contrôle n’est pas un excès de volonté.
C’est souvent une tentative de sécurité.
Pourquoi le contrôle persiste malgré l’épuisement
Même lorsqu’il fatigue, le contrôle reste actif tant que le système pense :
« si je relâche, quelque chose de grave va arriver ».
CONSEIL DU COACH
Le contrôle n’est pas le problème.
Le problème est l’insécurité qui oblige à contrôler.
L’évitement : se protéger d’une surcharge émotionnelle
Éviter, fuir, reporter, se couper…
L’évitement est souvent jugé négativement.
Pourtant, il apparaît lorsque :
-
les émotions sont trop intenses
-
les ressources internes sont insuffisantes
-
le système est déjà saturé
Éviter, c’est parfois survivre.
Quand l’évitement devient rigide
L’évitement devient problématique lorsqu’il est la seule option disponible.
Mais le combattre frontalement augmente souvent la peur.
CONSEIL DU THÉRAPEUTE
Un évitement
ne se transforme pas par la confrontation brutale,
mais lorsque la capacité à ressentir augmente en sécurité.
La dépendance : préserver le lien à tout prix
La dépendance affective n’est pas une faiblesse relationnelle.
Elle apparaît lorsque le lien a été vécu comme vital, fragile ou conditionnel.
La dépendance permet de :
-
ne pas être seul(e)
-
se sentir exister à travers l’autre
-
maintenir une stabilité émotionnelle
Pourquoi la dépendance est si difficile à lâcher
Lâcher la dépendance, ce n’est pas seulement changer un comportement.
C’est parfois affronter une peur primitive de perte ou d’abandon.
CONSEIL DU COACH
La dépendance diminue
quand le lien intérieur devient plus fiable
que le lien extérieur.
Pourquoi vouloir supprimer ces comportements échoue souvent
Chercher à éliminer contrôle, évitement ou dépendance par la volonté:
-
augmente la pression
-
active la peur
-
rigidifie les mécanismes
Le système comprend alors qu’il doit se défendre davantage.
Transformer la fonction plutôt que combattre la forme
Un changement durable ne passe pas par la suppression,
mais par la transformation de la fonction protectrice.
Lorsque :
-
la sécurité intérieure augmente
-
les ressources émotionnelles s’élargissent
-
la relation soutient le processus
le comportement devient moins nécessaire.
CONSEIL DU THÉRAPEUTE
Un comportement protecteur disparaît rarement.
Il se désactive quand il n’a plus besoin d’être utilisé.
Ce qui change quand la fonction est reconnue
Lorsque la fonction est reconnue :
-
la culpabilité diminue
-
la lutte intérieure s’apaise
-
de nouveaux choix deviennent possibles
-
la souplesse revient
Le changement n’est plus violent.
Il devient organique.
Quand un accompagnement devient nécessaire
Un accompagnement est souvent utile lorsque :
-
vous comprenez vos comportements mais n’arrivez pas à les modifier
-
vous vous jugez pour vos stratégies
-
vous oscillez entre contrôle et épuisement
-
vous sentez que quelque chose résiste malgré vos efforts
L’objectif n’est pas de supprimer vos protections,
mais de vous aider à vous sentir suffisamment en sécurité pour en développer d’autres.
Pour aller plus loin
Pour approfondir :
-
Pourquoi vos mécanismes actuels ont été nécessaires
-
Comment transformer des stratégies de protection devenues coûteuses
-
Pourquoi comprendre ne suffit pas toujours à changer
Pour découvrir l’approche globale :
Comment changer sans se violenter : une approche transversale, intégrative et holistique de l’accompagnement